Michel Handschumacher Photographie

© Michel Handschumacher

La poétique des songes / Film - 2021

La poétique des songes | 8'45"

Photo, Texte, Montage & Bande sonore : Michel Handschumacher

Performance & Corps en mouvement : Carole Nieder & Françoise Zahn

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LE FILM PHOTOGRAPHIQUE : La poétique des songes s’ouvre sur les photos d’un gisant incrusté dans la muraille et celles de mystérieuses silhouettes drapées qui semblent le veiller. Elles symbolisent la mort omniprésente sur ce site militaire. S’ensuivent des moments d’attente et d’ennui, de longues périodes lors desquelles les hommes étaient plongés dans un état de songe silencieux et résigné, parfois proche de la folie. Les furtives apparitions dans les couloirs sombres des casemates et les images des drapés accrochés aux grilles métalliques des rares fenêtres illustrent un lieu froid et hostile où les sentiments oppressants d’attente et d’enfermement sont à leur comble. Quelquefois la citadelle sort de son mutisme. Les hommes se déchainent et les drapés impersonnels comme des uniformes sont emportés par la furie et la vitesse des corps en mouvement. Ils s’envolent et se fondent en une danse macabre rapide et intense, belle et effrayante, que rien ne semble pouvoir arrêter. Les instants d’épuisement qui suivent ces combats précipitent les hommes dans un état de lassitude infinie. Vient alors le temps du repos, celui des songes et des désirs qui les portent hors des murs, vers un ailleurs intime et rêvé.

LA BANDE SONORE : L’univers sonore du film-photographique est construit à partir de sons concrets. Le souffle du vent qui se lève et s’engouffre en sifflant entre les murs de la citadelle, illustre une première partie morne et glaciale. En pénétrant dans les casemates, le vent fait place à une série de craquements et de grincements qui rappellent ceux d’un immense voilier bloqué au milieu de nulle part. Le rythme régulier des bruits accentuent la sensation d’attente et d’ennui. Au cours du récit, ces sons vont crescendo et leur distorsion augmente jusqu’au point culminant des danses macabres. En arrière-plan sonore, on perçoit le battement régulier d’un cœur. Il illustre celui des hommes et semble parfois provenir des entrailles de la citadelle. Ces battements accompagnés d’un bruit léger de vent, participent à l’envol final et à l’espoir qu’il suscite.

Michel Handschumacher | juin 2021


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